Il faisait beau. C’était un vendredi d’octobre sur les Causses. Nous étions 60 et j’étais seul. Pourquoi cette course était née ? Pourquoi j’étais là ? C’était une histoire de sens…
J’ai entendu Gilles Bertrand, dans la grotte de Dargilan, nous introduire cette épreuve avec ce poème d’Eluard
J’aurais pu vivre sans toi /Vivre seul
Qui parle /Qui peut vivre seul/Sans toi/Qui
Etre en dépit de tout/Etre en dépit de soi
La nuit est avancée
Comme un bloc de cristal
Je me mêle à la nuit.
cette chanson de Neil Young et cette précision sur le fait que la Solitaire des Templiers n’est pas une Barkley à la française… que le mot liberté est en plus ici. çà me va !
J’ai senti (ressenti) cette émotion, cette joie commune d’être dans ce bus, dans cette grotte, de croiser ou partager un bout de chemin avec Thierry, Benoit, Sébastien. Mais la plupart du temps, j’étais seul… étrangement (?) seul et
J’ai vu le terrain de jeu des templiers comme jamais… La carte et le territoire ! La carte dans les mains, avec un itinéraire, des points de contrôle. Le territoire avec ses causses, ses villages, ses grottes, ses baumes, ses rochers, ses points de vue et par endroit les souvenirs d’être déjà passé là pour des reco, des rando et quelques éditions des Templiers. Pour associer les deux, il ne fallait pas perdre de vue le fil fin : 18 balises, quelques flèches, des cairns et du bois mort en travers du chemin à ne pas emprunter. Et au final des images plein la tête et l’impression de s’être imprégné des lieux ! Je croyais pourtant bien le connaître 😉
J’ai goûter alors à des plaisirs simples comme prendre le temps de s’arrêter, de regarder… avec un dossard autour de la taille. De faire un détour de 400m pour remplir mes flasques. De ne pas râler pour m’être perdu et avoir fait 1(ou3) kil de plus. De penser que le plus important, avant le résultat, était d’aller au bout.
J’ai touché du doigt, une nouvelle fois, mes limites sportives. Je suis arrivé sec et boiteux comme dans mes plus grands jours ;-))… Au final, le format importe peu. Seul l’engagement que l’on y met a valeur de récompenses. Je n’ai rien à regretter de cette course… mais j’ai des choses à travailler !
et avec tout çà, j’ai affiné le sens de ma pratique pour le prochaines années: J’ai envie de courses rares, précieuses mais partagées avec des amis. Je rêve de courses qui ont une histoire, une âme et un territoire à me faire découvrir. Des courses qui m’apaisent au départ et à l’arrivée mais me poussent dans mes limites. La Solitaire, en cette fin de saison 2015, tombait bien ! Merci à toute l’équipe des Templiers pour çà !